Lettre à quelqu'un .
Depuis plusieurs jours, je ne sais plus comment on (s') écrit.
Je veux dire, assembler les lettres et les mots pour former des phrases, ça oui;
c'est un peu comme le vélo, une fois qu'on l'a fait ça s'oublie pas.
Mais parfois y'a comme un grand vide, qui s'ouvre sous les pieds, un peu comme ces grandes falaises grises qu'on peut voir au cap gris nez. Comme si on allait se lancer et au dernier moment, les derniers pas de l'élan se font piétinement et on reste au-dessus du vide sans plus pouvoir bouger .
Ça fait un peu trop, quelques jours, vu d'ici.
C'est pas comme si on pouvait prêter des intentions à l'écriture, mais presque.
Elle vient quand elle le veut bien, sans se soucier du besoin . Et parfois elle s'en va voir ailleurs, et puis les bras ballant j'me demande qu'est ce qu'elle attend pour revenir.
Voir jusqu'où je vais sans ça ?
Ce soir il est tôt dans la nuit et tard dans mes méninges, mais je n'en pouvais plus de ne plus faire déborder quelques mots, quels qu'ils soient.
Alors j'ai pris un prétexte, j'avais déjà essayé mais ça n'avait pas fonctionné.
Cette fois ça va un peu mieux.
Je rêve d'un sommeil profond au donormyl comme aux temps flous et acides, mais je me débrouillerais bien avec ce vieux Walkman.
Bonne nuit monsieur .
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